Plaidoyer pour une critique

Une fois n’est pas coutume, voici un billet d’humeur sur radio-roliste.

Il y a quelques jours, une discussion animée naissait entre les gars du podcast la Cellule et les auteurs du jeu Kuro à propos d’une critique violente décrivant le jeu comme particulièrement mauvais et s’épanchant un peu trop longuement sur le sujet.

Lorsque cette discussion a dérivé vers d’autres médias, un autre auteur fit part de son agacement quant a une critique de son propre jeu, Dés de sang, remettant en cause l’impartialité et la manière de faire de la personne ayant fait cette critique, en l’occurrence, moi-même.

Comme cette remarque me travaillait quelque peu, j’ai eu envie de coucher par écrit la manière que j’avais de critiquer les jeux. Non pas que je cherche à me défendre particulièrement mais surtout parce que je me demande à quel point on est pas en train de se battre pour pas grand-chose.

Présentation

Tout d’abord un peu de présentation. Je m’appelle Yannick Polchetti et j’ai pour pseudo Orlanth depuis pas mal d’années maintenant. Je suis ce qu’on appelle un vieux rôliste, plus de 25 ans de pratiques diverses, avec quelques longues campagnes à mon actif, des dizaines de jeu de rôle testés et joués et bien plus de bouquins que je pourrais jamais en lire. En cela, je suis comme une bonne partie de la population rôliste, un collectionneur presque compulsif. Au-delà de mon activité purement joueur, je m’essaie aussi à l’écriture de jeux, parfois avec succès. Je ne prétends absolument pas avoir l’expérience de nombre d’auteurs du milieu mais quelques productions de ma part ont eu un petit succès qui me fait dire que je ne fais pas complètement de la merde.

Au titre de tout ce qui a précédé, je pense humblement avoir une légitimité en ce qui concerne la critique de jeu. J’aime les mécaniques élégantes et je bouffe régulièrement du système de jeu, ne serait-ce que pour en piquer les idées ou pour découvrir de nouvelles façons de jouer.

Méthode

Assez de présentation, parlons maintenant de critique et de méthodes. Pour moi, critiquer un jeu, ce n’est pas simplement donner son avis. Évidemment aucune critique ne peut exclure le point de vue de celui qui critique mais j’essaye au maximum de minimiser cet effet et de me placer du côté du néophyte (au sens de celui qui va découvrir ce jeu-là en particulier) et de décortiquer le jeu point par point.

A moins qu’il ne s’agisse d’un jeu distribué exclusivement numériquement, je commence toujours par parler de l’objet en lui-même. C’est le premier contact, la vue et le toucher sont importants et détermine grandement le plaisir qu’on pourra retirer à le manipuler et à le lire.

Ensuite je parle système de jeu. Un survol rapide me permet d’expliquer succinctement à quoi ressemble la mécanique, si on fait des jets de dés et comment et j’essaye de déterminer les points forts et les points faibles ressentis à la lecture.

Une précision d’ailleurs, personne n’a le temps de jouer à tout. Une discussion que nous avions eue d’ailleurs est : pouvons-nous critiquer un jeu sans y avoir joué ? La blague suivante étant, pouvons-nous critiquer un jeu sans l’avoir lu ? Si évidemment, je réponds non à la dernière question, c’est sans hésiter que j’affirme pouvoir critiquer un jeu sans y avoir jouer. J’estime que l’expérience dont la plupart d’entre nous dispose est suffisante pour se faire une idée rapide et pouvoir s’enthousiasmer ou pas sur une belle mécanique. Toutefois, l’avis initial émis à la lecture peut tout à fait se voir confirmer ou infirmer par une partie. Ce dont j’ai peur, c’est qu’une bonne partie des sensations éprouvées lors d’une partie de jeu de rôle provenant de la mise en scène et du scénario joué, donc très directement du maître de jeu, la qualité de ce dernier ne biaise l’avis final.

Une fois le système de jeu passé en revue, j’aborde le monde de la même manière, points forts et points faibles, en essayant encore une fois de rester objectif. Est-ce que telle région du monde me paraît suffisamment détaillée, ou attrayante, pour avoir envie de m’y plonger, est-ce que tel personnage non joueur me semble évocateur, est-ce que l’ensemble apporte quelque chose, est-ce que je sens le souffle épique ou au contraire la moiteur d’une ambiance lourde.

Ici, on est vraiment dans le pur ressenti et c’est à mon avis, la plus grande difficulté de l’exercice. Il faut arriver à expliquer ce qu’est l’univers et ce que l’on a ressenti en le parcourant tout en faisant fi de ses propres univers de prédilection. Pas simple.

Enfin, je parle des scénarios, car il en faut et j’ai un avis assez arrêté sur le sujet, et les conseils de maîtrise, un exercice périlleux mais intéressant car c’est le moment où l’auteur peut prendre du recul et expliquer son intention et la manière dont il souhaite que son jeu soit joué.

État des lieux

Le milieu du jeu de rôle est très petit. Je dis souvent que c’est une cour d’école avec cent personnes qui se connaissent. Il y a des petits groupes, des rivalités, des amitiés bien sûr mais comme dans tout milieu aussi petit, tout est amplifié. De plus, certains acteurs moins au fait des longues histoires foutent parfois un peu les pieds dans le plat. Qu’il s’agisse d’auteurs amateurs (pas au sens réducteur du terme, au sens de pas encore publié), de critiques qui se lâchent parfois, ou des auteurs qui prennent personnellement très mal la moindre remarque fut-elle prononcée du bout des lèvres.

Avec mes quelques compagnons, nous avons pris le contrepied de cet état d’esprit. Les choses sont dites, parfois brutalement, mais nous savons qu’à aucun moment il ne s’agit de casser l’autre ou son travail et qu’on gagne énormément de temps à se parler directement.

Oui, il y a déjà un filtre, nous nous connaissons et nous avons décidé tacitement que ce mode de fonctionnement est le meilleur pour nous.

Oui, lorsqu’un critique s’étale longuement sur un jeu, il ne connaît pas forcément l’auteur et n’a donc pas mis en place ce filtre. Il est donc parfaitement compréhensible que ce dernier réagisse mal. D’autant plus qu’il y a toujours un certain nombre de contraintes très difficiles à voir et à comprendre qui peuvent saloper un jeu au-delà de la vision de l’auteur.

  • Des contraintes de signes, qui obligent à couper drastiquement ou au contraire à tirer à a ligne et donc diluer le texte intéressant.
  • Des contraintes de temps, obligeant les auteurs à sortir des textes parfois peu relus.
  • Des contraintes financières. Pour rappel, il n’y a pas d’argent dans le jeu de rôle. Ceux qui imaginent le contraire n’ont qu’une connaissance très idéalisée de ce milieu. De rares éditeurs et auteurs arrivent à en vivre, mais la plupart ont un vrai métier à côté et bossent pour la gloire et la passion. Sans faire d’angélisme non plus, croire qu’on va devenir riche en faisant du jeu de rôle est un phantasme commun qu’il est urgent de détruire.

Ajoutons à cela des contraintes extérieures, comme les illustrations (branleurs de dessineux), la maquette (faite à l’arrache par le gars qui a touché une fois inDesign) , l’imprimeur (toujours en retard) et la distribution et on peut commencer à comprendre les difficultés pour un jeu de sortir exactement comme l’a voulu l’auteur et l’éditeur.

Conclusion

Tout ce long post pour finir par donner mon avis. On va sans doute me taxer de dire des choses évidentes ou d’être un gros connard qui ne prend pas partie, mais je m’en fous. Ce qui est évident pour l’un ne l’est pas pour l’autre et cela ne coûte rien de les redire.

La critique est effectivement facile à faire. N’importe qui ayant lu un jeu de rôle peut finalement donner son avis et cartonner gratuitement (ou encenser). Ce qui va faire la différence, et ce vers quoi je travaille, c’est la mesure et l’argumentation.

Un jeu peut être mauvais, indéniablement, et j’en parlerais bientôt lors d’une future chronique, mais il est important d’expliquer en quoi le critique considère le jeu mauvais. En effet, ce qu’il trouve mauvais peut ne pas l’être pour un autre joueur, ou ne pas sembler aussi important à ses yeux.

A l’inverse, produire quelque chose c’est toujours s’exposer. Il faut le comprendre et l’accepter, et comme dirait l’autre, il n’y a pas vraiment d’alternative.

Orlanth.

23 réflexions au sujet de « Plaidoyer pour une critique »

  1. LeDupontesque

    Je copie-colle ici la conversation telle qu’elle a démarré sur Facebook, donc importée de la page Dés de Sang (PS: je ne cite que moi et je recopie à l’identique):
    « Une critique plutôt mitigée du Final Cut – ça arrive aussi parfois.
    Il n’empêche qu’elle est argumentée et qu’elle cerne bien le propos du jeu.
    Juste un peu curieux d’émettre un jugement sur le système sans y avoir joué, mais bon. C’est le jeu 🙂 »

    « […] Après qu’ils ne soient pas client. Je l’entend. Que le second degré leur échappe parceque ce n’est pas écrit explicitement dessus; ok. Qu’on aime pas mes illu’, là je suis le premier a reconnaître que je suis très moyen. »

    « […] Bon le sujet n’est pas de me renarcissiser hein. […] Ecoutez plutôt le podcast
    Y a des trucs inintéressants. C’est déjà cool qu’ils aient pris le temps de parler de Dés de Sang. »

    « Mon bouillant patron ne m’a pas laissé le temps de répondre (j’ai eu un contre-temps):
    D’abord, comme je le dis plus haut dans ce même sujet; j’ai trouvé la critique mitigée et non pas négative et plutôt argumentée, avec une analyse assez juste de mes intentions et de celles de mon éditeur Laurent Rambour. Je tiens à le préciser, car la critique porte sur la 3e version de Dés de Sang, qui sans vouloir me désolidariser de quoi que ce soit, m’est moins personnelle que les deux qui ont précédé.
    Je reconnais donc largement dans vos propos mes partis-pris dans la conception du jeu: un jeu gore, outrancier, qui génère un certain malaise et flirte avec l’obscénité. Cela, j’admets parfaitement qu’on n’y adhère pas et qu’on ne soit pas client. Et même plus, j’ai pris beaucoup de plaisir dans vos commentaires légèrement dégoûtes
    En revanche, je me demande ce qui a bien pu vous amener à seulement vouloir acquérir un jeu dont le thème semble vous contrarier par avance. Car au final, c’est vraiment l’impression que cela m’a donné à l’écoute du podcast ; vous dites que la thématique gore, ce n’est pas votre tasse de thé ; je peux l’entendre, mais alors quelle curieuse idée que de le lire et d’en proposer une critique. C’est un peu comme si je décidais d’acquérir un album de Rap, genre qui me laisse largement indifférent, pour en faire un retour ; ce serait mal engagé.
    Bon, c’est une question purement rhétorique. C’est votre droit de donner votre avis.
    En fait il y a deux points qui me chagrinent un peu. Premièrement, j’ai un peu l’impression que le second degré du jeu vous est un peu passé à côté. Et que toute une partie du propos est question de distanciation. Prenons l’exemple des conseils de l’écran ; hormis les considérations techniques, c’est de l’humour – plus ou moins fin, soit – mais tout de même. J’ai un peu l’impression que vous confondez l’axe d’approche du jeu (premier degré soit) et le ton qui lui ne l’est pas (puisqu’il s’agit d’un jeu). Encore une fois, tout cela est très subjectif.
    Le second point qui par contre m’ennuie plus c’est quand vous sous-entendez que le système pourrait ne pas tourner. Comme nous n’avons rien playtesté et qu’on a balancé ça à l’arrache, on n’en sait rien. Si jamais quelqu’un y joue, qu’il soit assez aimable de nous faire un retour. Sérieusement, je crois que ce système tourne plutôt pas mal pour peu qu’on utilise un scénario au bon format et qu’on soit un MJ avec un tant soit peu de ressource et capable d’improviser un minimum. Comme tous les jdr quoi. Non, ce n’est pas si compliqué de rédiger deux « Blessures Graves » en début de scénar. Création de perso comprise, ça prend 20 minutes. Non, les joueurs n’ont jamais décidé de ne pas agir pour bloquer le système – quelle idée, ils viennent pour jouer et si ils rationnent leurs actions ou s’engueulent entre eux quand un joueur agit à tord et à travers en faisant baisser le D-Sang ; ça tombe bien, c’est précisément ce que le système veut émuler. Voilà, sur le moteur je suis un peu plus chatouilleux, parce que vous avouez ne pas y avoir joué et n’avoir pas du tout envie de le faire. Je teste les systèmes pour lesquels il m’arrive de pondre une critique. Mais je ne m’estime pas du tout un bon critique. Je vous trouve globalement plus pertinent que moi sur l’ensemble.
    Voilà, encore une fois, j’ai trouvé qu’en grande partie, votre analyse était pointue à part les points que j’évoque avant. J’ai par exemple bien aimé le parallèle avec Romance Érotique.

    Pour élargir un peu le débat au-delà de DdS, je pense que ce qui provoque un peu toute cette émotion autour des podcasts (pas que les vôtres, ceux de la Cellule également), c’est le média et le format :
    – premièrement vous faites une critique collective. Car oui, ce que l’auditeur retient c’est autant le point de vue du critique désigné que celui de son comparse qui commente également et qui lui pour le coup, n’a pas lu le jeu et y a encore moins joué. Donc on a les impressions de deux ou trois individus, l’un connaissant son sujet et les autres rebondissant sur du subjectif.
    – deuxièmement, les propos sont « à chaud ». On rebondit, on commente les propos des co-animateurs et bien évidemment le propos n’est pas toujours maîtrisé, dépasse parfois largement la pensée ; toutes choses qui dans une critique écrite pourraient certainement être mieux maîtrisées. Un commentaire en entraînant un autre, une hypothèse devient une certitude, un bon mot en appelle un autre, etc. L’auditeur retient la parole du dernier qui a parlé.
    Bien sûr c’est convivial, très dynamique à l’écoute et en plus ça doit être drôlement plus amusant à faire qu’écrire une critique avec un signage imposé ; mais ça demande aussi d’avoir beaucoup de recul à mon avis, car à la fin, pas moyen de reprendre sa copie pour modérer ce qui a dépassé sa pensée. »

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    1. Yannick Polchetti Auteur de l’article

      Bonjour willy et merci pour ton retour.
      Je vais essayer de répondre à ce qui appelle une réponse.

      Je tiens à le préciser, car la critique porte sur la 3e version de Dés de Sang, qui sans vouloir me désolidariser de quoi que ce soit, m’est moins personnelle que les deux qui ont précédé.

      Merci de la précision. Cela dit, une précision à mon tour, je fais souvent (le plus possible) en sorte de ne pas prendre en compte le fait que je connaisse ou pas l’auteur avant de faire ma critique. Je me contente de regarder les noms sur la couv et dans les scénarios, ces derniers étant souvent écrits par différents auteurs. De même, je ne critique pas les auteurs mais le produit fini. Avec les contraintes que j’ai évoquées plus haut, on comprend mieux pourquoi un jeu n’est pas forcément le bébé de l’auteur tel qu’il l’aurait voulu.

      En revanche, je me demande ce qui a bien pu vous amener à seulement vouloir acquérir un jeu dont le thème semble vous contrarier par avance. Car au final, c’est vraiment l’impression que cela m’a donné à l’écoute du podcast ; vous dites que la thématique gore, ce n’est pas votre tasse de thé ; je peux l’entendre, mais alors quelle curieuse idée que de le lire et d’en proposer une critique.

      Cette question me permet d’expliquer un peu mieux notre fonctionnement. En gros, Kobal achète régulièrement des tas de jeux. Parfois sans même savoir ce qu’il y a dedans, juste comme çà. Il ne veut pas qu’un éditeur lui envoie de jeu pour ne pas se sentir obligé d’en faire une critique positive. Ensuite il nous dit de piocher dans les jeux, soit en choisissant, soit au hasard, soit sur des coups de coeur, soit parce qu’on aime les trucs difficile. Ce qui est mon cas. Ce pourquoi j’ai critiqué dés de sang et romances érotique.

      Et que toute une partie du propos est question de distanciation. Prenons l’exemple des conseils de l’écran ; hormis les considérations techniques, c’est de l’humour – plus ou moins fin, soit – mais tout de même. J’ai un peu l’impression que vous confondez l’axe d’approche du jeu (premier degré soit) et le ton qui lui ne l’est pas (puisqu’il s’agit d’un jeu). Encore une fois, tout cela est très subjectif.

      Complètement d’accord, c’est subjectif et compliqué car le thème est clivant. Par nature, tu ne peux t’attendre à ce que ce soit apprécié par tout le monde de la même manière. Donc oui je ne suis pas client, MAIS je comprends parfaitement que cela puisse plaire à un autre public, donc je me concentre sur les aspects purement gameplay dont je peux parler plus sereinement.

      Le second point qui par contre m’ennuie plus c’est quand vous sous-entendez que le système pourrait ne pas tourner. Comme nous n’avons rien playtesté et qu’on a balancé ça à l’arrache, on n’en sait rien.

      Ce n’est pas ce que j’ai dit. J’émettais un avis de pur gamer en me posant des questions telles que : est-ce que cela peut tourner dans une situation non idéale. Typiquement, un mj qui ne joue pas le jeu (tel qu’indiqué dans le 2nd scénar), est-ce que ça marche si les joueurs sous-jouent pour éviter de faire des jets de dés, est ça marche de la même manière si le mj est un narrativiste ou un simulationniste etc.
      Ce sont des questions, à mon humble avis, légitimes pour un auditeur qui serait intéressé par le jeu.

      Voilà, sur le moteur je suis un peu plus chatouilleux, parce que vous avouez ne pas y avoir joué et n’avoir pas du tout envie de le faire

      Non, je ne crois pas avoir dit ça. Au contraire je trouve l’idée absolument excellente et j’aurais bien aimé l’avoie eue moi-même. C’est élégant, simple et ludique et je suis moi-même en train d’essayer d’en tirer la moelle pour un autre système de jeu.

      premièrement vous faites une critique collective. Car oui, ce que l’auditeur retient c’est autant le point de vue du critique désigné que celui de son comparse qui commente également et qui lui pour le coup, n’a pas lu le jeu et y a encore moins joué. Donc on a les impressions de deux ou trois individus, l’un connaissant son sujet et les autres rebondissant sur du subjectif.

      Oui c’est vrai. Je ne sais pas comment corriger ça ou si on doit corriger cela. Il me semble qu’a radio-roliste, même si on rebondit sur une critique d’un autre, on pose des questions de telle manière qu’elle puisse éclaire l’auditeur. Pour tout te dire, c’est un peu moins improvisé qu’il n’y parait car on discute beaucoup hors-antenne et on parle des critiques un peu avant d’enregistrer. D’où parfois des réponses où on précise qu’on en avait parlé hors-antenne justement.

      Voilà pour le moment 🙂

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      1. Michaël C.

        Que diriez-vous qu’on reprenne le concept des crash tests de l’ex-webTV 2D+3 ?
        Oui, il va falloir se creuser un peu la tête pour rendre audible cette destruction gratuite et parfaitement stupide de jeux en tous genres 😉

        A+Michaël

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  2. Sevoth

    L’article est bien Orlanth.
    Dommage que tu doives justifier ta ligne de conduite et ta démarche.

    Je ne suis pas d’accord sur un point ceci étant : tu dis que la critique est facile. Je ne le crois pas. Pas sur internet. Tu trouves plus souvent des gens pour dire qu’ils ont adoré un truc et pourquoi ils l’ont adoré que de gens qui partagent une déception, c’est moins consensuel et propice au bashing de principe de la part des fans et en l’espèce, pour ton article, des intéressés.
    En tout cas, personnellement, j’en apprends bien plus de quelqu’un qui me dit ce qui déconne dans un jeu qu’un mec qui part sur 4 paragraphes d’emphase sur la boOÔOoté d’une mécanique, et la puissance de l’art d’un auteur .

    Vala.

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    1. Yannick Polchetti Auteur de l’article

      Bonjour Sevoth,

      La critique est facile parce que dire que c’est génial ou dire que c’est de la merde finalement c’est simple, et ça n’engage pas vraiment. On monte sur sa chapelle, on chie un peu sur les autres et on est content de soi. Evidemment moi je déteste ça et là où ça devient compliqué et où ça demande du travail c’est lorsqu’on veut expliquer, donc en deuxième temps finalement, ce qu’on a trouvé bien ou pas.
      Le problème est que ce travail (j’insiste hein) n’est quasiment jamais fait. Lire un jeu, le décortiquer, comprendre l’intention, se mettre en retrait, écrire, se relire ça prend déjà du temps et de l’énergie. Puis la radio, parler correctement, ne pas s’interrompre, rebondir intelligemment, ne pas monopoliser la parole, ne pas faire de silence, ne pas être chiant, c’est carrément un deuxième travail en plus du premier sur la critique elle-même.
      A titre personnel, j’aime énormément ce qu’on fait mais il ne faut pas nier que s’il y a des gens qui font de la radio, c’est que c’est un vrai métier 🙂
      Donc on essaye de concilier tout çà du mieux qu’on peut.

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  3. FX

    Hello,

    je passais dans le coin j’ai vu de la lumière, j’ai poussé la porte… Je n’ai pas trop de légitimité à intervenir, mais je soupoudre mon grain de sel sur un ou deux points « qui me touchent personnellement ».
    Je suis d’accord avec le milieu très fermé des auteurs qui se connaissent tous, ceci dit on entend régulièrement le « promis, nous si faut cracher sur un jeu, on joue pas la langue de bois, on crache pile au milieu. » Backstab d’ailleurs n’avait-il pas essayé en son temps de jouer sur ce credo pour se différencier des critiques de CB accusées d’être plus consensuelles à l’époque ? Tout ça pour dire que faut avoir des corones pour critiquer vraiment un jeu, et surtout sur le système, parce que direct l’auteur qui a fait les playtests se dit que c’est pas possible, si ca marchait pas il le saurait. Dans l’informatique, c’est un peu l’équivalent du « mais sur mon PC, ca marche, qu’est que tu viens me dire que chez toi c’est tout planté ? » 😉 Je crois que ce billet d’humeur essaie inutilement de rationnaliser le rapport entre un auteur et des critiques, et qu’on sait tous que finalement c’est une question de tripes. Quand tu as fait un truc dont tu es content, t’acceptes pas qu’il se fasse descendre par quelqu’un d’autre, à moins que tu connaisses déjà l’autre suffisamment intimement pour pouvoir penser que malgré tout le bien qu’il pense de toi, tu as du faire une merde quelque part. Depuis que les médias sont médias, il y a ce rapport difficile entre le producteur et l’expert qualité.
    Est-ce que finalement ca vaut le coup de s’en expliquer, d’en faire des billets pour repréciser l’honntêté et l’indépendance qui vous caractérisent, je ne le crois pas. Juste parce que pour avoir connu les mêmes mécanismes dans le jeu vidéo multipliés au centuple (oui mais machin il écrit pour telle rédaction qui est vendu à tel éditeur, regarder ils ont mis 10/5 à Shoot’n’gore alors que c’est une sombre daube, c’est parce que shoot’n’gore est édité par Tsunami entertainement, c’est obligé), ben j’en ai un peu ma claque des critiques de critiques ;). On s’y intéresse soit parce qu’on suit le média ou alors le jeu, et au final, après avoir passé des heures à lire les réactions de tout le monde, il ne reste plus qu’un grand vide, l’impression d’avoir perdu son temps. D’ailleurs, à la fin de mon commentaire, vous aurez déjà perdu 5 mn supplémentaires, alors arrêtons le massacre, non ?
    Yannick, tu défonces, reste toi même, et te laisse pas faire 😉

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    1. Michaël C.

      Tout ce que je peux vous dire, c’est que la meilleure réponse que vous pourriez faire à ces critiques mal vécues pour toutes les raisons évoquées (et celles passées sous silence), serait de créer votre propre podcast pour diffuser votre propre critique des jeux évoqués. Mais, on vous aura prévenu : c’est du boulot !

      A+Michaël

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      1. Yannick Polchetti Auteur de l’article

        A aucun moment je n’ai fait cet article pour me défendre.
        Je trouve que d’une manière générale, les gens qui prennent le genre de position que l’on prend, critique, journaleux, ou autre ne prennent jamais le temps d’expliquer ce qu’il font et comment ils le font.
        Ce qui est fort dommage et ce qui permettrait un peu plus de transparence et de compréhension.

        Répondre
  4. Eric Nieudan

    Tu ne vas pas assez loin Mickaël : ce qu’il faut, c’est un podcast qui ferait des critiques de podcasts.

    Mon avis sur la question (même si tout le monde s’en tamponne le d20), Orlanth l’a dit en conclusion : A l’inverse, produire quelque chose c’est toujours s’exposer. Il faut le comprendre et l’accepter (…)

    Tu publies un jeu, tu devrais savoir qu’il plaira pas à tout le monde. Attends-toi à te faire descendre, ne serait-ce que par Jean-Kévin et ses potes du club de la MJC.
    Tu critiques un jeu, tu devrais savoir que les auteurs et les fans seront pas forcément d’accord. Attends-toi à des retours.

    Répondre
    1. Michaël C.

      La dernière fois que quelqu’un m’a dit que je n’allais pas assez loin, ça s’est fini en partie de colin-maillard moderne (les yeux bandés avec une masse dans les mains). Un exemplaire du jeu de plateau Courtisans a été pulvérisé en moins de deux secondes à cette occasion… L’auteur ne s’en est probablement jamais remis 🙁

      Plus sérieusement, un podcast de critique de podcasts, pourquoi pas, mais je doute que quelqu’un ait le courage de se coltiner des heures et des heures de podcasts rien que pour produire le sien. Et, franchement, qui l’écoutera ce podcast ? Et qui en fera la comm’ ?

      A+Michaël

      Répondre
    2. Eric Nieudan

      Mais tu ne vois pas que c’est une niche que tout le monde attend ? Plutôt que d’écouter les podcasts au hasard, tu écouterais le Métacast et tu te déciderais en fonction des critiques. Il y aurait un système de notation qui prendrait en compte la qualité du son, la diction des intervenants, la qualité des jingles, le rythme, le choix des jeux à critiquer, le niveau de l’humour (rien que là, vous prendriez des points avec les one-liners de Cyril). Il faudrait aussi un barème pour critiquer les critiques, évidemment.

      Vous avez des drôles de jeux, par chez toi…

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  5. LeDupontesque

    Attention,
    Avoir un droit de réponse, ce n’est pas nier l’intérêt de la critique, sa légitimité ou sa difficulté. Même si j’ai pu laisser entendre le contraire – notamment lorsque je m’interrogeais sur le fait de proposer une critique pour une oeuvre qui d’emblée ne m’inspirait pas – mais Yannick a répondu; c’est son sacerdoce et sa liberté, je le respecte. C’est vrai que j’ai une autre façon de fonctionner parce que, au Maraudeur, ce ne sont pas officiellement des critiques, mais des chroniques et on a donc plus de liberté dans l’exercice. D’abord, je n’ai pas le temps (ni l’argent) pour me lancer dans des critiques de jeu que je n’ai pas choisi.

    Mon propos tenait tout de même plus à la forme radiophonique des critiques qu’à son contenu en fait. Et je maintiens les deux arguments que j’avance plus haut. En y réfléchissant, outre les effets d’égo bien naturels dans le milieu rôlistique, avec ses « Hauteurs » (.. oups « auteurs », mes excuses), il n’est pas anodin que ce soient des podcasts qui aient provoqué un certain émoi récemment (plus chez d’autres que chez moi d’ailleurs). C’est qu’il y a tout de même un ton bien particulier dans l’exercice du podcast, une sorte de connivence qui convie devant le grand public un ton et un langage qui relèvent normalement de la causerie entre potes (sans remettre en cause le contenu). C’est comme être témoin d’une conversation privée et c’est probablement beaucoup plus clivant et violent. Bon sang imaginer que les cinéastes écoutent les propos des spectateurs, après au pub, mais un mec comme Shyamalan se serrait probablement déjà défenestré.

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    1. Yannick Polchetti Auteur de l’article

      Bon sang imaginer que les cinéastes écoutent les propos des spectateurs, après au pub, mais un mec comme Shyamalan se serrait probablement déjà défenestré.

      Je serais taquin, je dirais bien que ça laisserait de la place pour de vrais réal mais bon 🙂

      Cela dit, je parlais justement de cela avec 6Po il y a quelques jours où il m’apprenait que cela lui était arrivé notamment avec Grangé qui se trouvait être à la table d’à-côté pendant qu’un ami faisait une critique plutôt complète de ses bouquins. Et qu’effectivement il est parti vexé. Putain c’est fou parce que, si j’étais dans la situation d’être un auteur connu (hahahaha), je rêverais d’avoir de genre de retour sans filtre. De lancer des discussions avec les lecteurs tout en faisant en sorte de rester anonyme. Et de finir par : au fait, c’est moi l’auteur…
      Bref.

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      1. Intylzah

        D’un autre côté Yannick tu dis que tu rêves de ce genre de retour mais pour le petit retour de Willy sur ta critique tu as rédigé un long plaidoyer ;).

        Taquinerie mise à part, histoire d’être plus constructif, je donnerai mon petit avis sur les critiques. Avant toute chose, je suis le rédacteur en chef du Maraudeur qui publie aussi de nombreuses critiques, enfin chroniques.
        Et je pense que ton plaidoyer résume bien le travail de réflexion que l’on se doit de faire sur une critique mais qu’effectivement il occulte un peu la particularité qui résulte de l’aspect « discussion à chaud d’un podcast à plusieurs. Et que donc même s’il on prépare à l’avance certains mots ou certaines interventions n’auraient jamais été écrite. D’autant plus que c’est humain, il est difficile de se retenir de faire un bon mot ou une bonne vanne, ce qui fait rire ou sourire l’auditoire mais aura un effet des plus néfaste sur l’auteur qui écoute.

        Néanmoins pour avoir écouté les deux podcasts ayant lancés les discussions (le tiens et celui de la Cellule), je reconnais que celui de Radio Roliste laisse un ressenti beaucoup plus préparé ce qui d’ailleurs s’en ressent au vu du retour « gentil » de Willy et la discussion argumentée qui se poursuit ici.

        Répondre
        1. Yannick Polchetti Auteur de l’article

          D’un autre côté Yannick tu dis que tu rêves de ce genre de retour mais pour le petit retour de Willy sur ta critique tu as rédigé un long plaidoyer

          Je disais, en tant qu’auteur, j’adorerais ça. Là je suis en critique, de l’autre côté. Et ce plaidoyer existe depuis longtemps dans ma tête, la remarque de willy sur FB n’étant que l’aiguillon qui m’a poussé à le mettre en forme 🙂

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          1. edomaur

            Ben moi, Night-machin là, j’aime bien. Lost j’ai pas vu. Dés de sang j’ai détesté (mais j’ai trouvé qu’il y avait de l’idée), Kuro j’ai détesté (mais j’ai trouvé qu’il y avait de l’idée) et Prosopopée, si je savais comment lire ce machin je détesterais certainement. Mais ça, c’est mon avis personnel de moi que c’est le mien, je traiterai probablement de ‘merde’ un jeu ou un autre, en live, pour le drame et le décorum, mais en réalité je suis conscient de mes limites, j’aime des jeux que des tas de gens ont détesté, et j’en édite certains, juste histoire d’être complètement raccord.

            Le truc par contre où je veux insister, c’est qu’on est un milieu de passionnés qui font tout ça pour le fun, le simple plaisir de ‘faire’. Qu’on aime le produit fini ou pas, c’est pas important. Ce qui est important c’est de se souvenir qu’il y a des gens comme vous et moi derrière les projets, et que ben tout ça c’est du boulot. De la part des auteurs c’est symétrique, lire un jeu c’est du travail, en faire une critique constructive aussi, et personne n’est parfait on peut aussi se planter dans les critiques.

    2. Tlön Uqbar

      Pour avoir vécu une critique postée sur le net qui descend mon jeu, je dirai trois choses :

      1 – Déjà, temporiser. Ne jamais répondre dans la foulée après avoir lu ou entendu la chose. C’est le meilleur moyen de répondre sur la forme et non pas sur le fond, et surtout de partir dans une conversation stérile où on finit par se traiter de noms d’oiseaux. Mieux vaut prendre 24 ou 48 avant de se lancer dans un « droit de réponse »

      2 – Différencier la critique négative argumentée du simple « Ton jeu, c’est de la merde point barre ». Comment on l’a précisé au dessus, publier un jeu, c’est s’exposer aux critiques. Et un jeu (quel qu’il soit) ne plaira jamais à tout le monde. Donc il y aura toujours quelqu’un pour dire qu’il n’aime pas soit le thème du jeu, soit les mécanismes du jeu, soit autre chose… Et là, de deux choses l’une : Soit la critique est argumentée, et tu peux très bien dire « Oui, je suis d’accord sur ce point là. Il y a problème » ou bien « Oui, mais c’est un choix que j’ai fait ». Dans ce cas, pas de soucis. Tu réponds tranquillement point par point. Soit, au contraire, la critique se résume à « Ce truc est nul. J’ai rien pigé. C’est de la daube ». Cette critique ne t’apporter rien, donc tu l’ignore, même si ça te fait du mal à l’ego (SURTOUT si ça te fait du mal à l’ego).

      3 – Dans mon cas, je me suis posé la question : « Comment réagir à cela ? » Puis j’ai eu ma réponse. J’avais toujours fait des parties de démonstrations de mon jeu à des personnes qui étaient demandeuses (c.-à-d. qui voulait y jouer). En revanche, je n’avais jamais encore proposé une partie de découverte du jeu à des rôlistes qui avaient un à priori négatif sur le jeu. J’ai donc contacté la personne à l’origine de la critique qui descendait mon jeu pour lui proposer une partie. Ca n’a malheureusement pas pu se faire (problème d’éloignement et de calendrier), mais elle a été très agréablement surprise de ma proposition plutôt que de recevoir un mail d’insultes.

      Tlön, my two cents.

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  6. Yot

    Je suis très content de vos critiques pour ma part, je les trouve réellement indépendantes et constructives. Ce travail vous vaudra toujours l’inimité, voire la haine, malgré vos honnêtes justifications. Le milieu du jdr est bien étrange, si petit, mais où le moindre cm² de visibilité est un enjeu egotique, bref pas meilleur qu’un autre.

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  7. Tilleul

    J’ai écouté votre derniere intervention sur le podcast il y a deux jours et je pense qu’au niveau qualité, il se trouve clairement au top.
    Vous donnez toujours des avis posés et argumentés tout en restant simple et pragmatique. De plus à la lecture des ouvrages mentionnés dans vos podcast, je retrouve clairement le feeling sur le jeu que vous dépeignez, ce qui me prouve que vous tapez dans le mille.
    Et ce sans attaques gratuites, j’ai d’ailleur trouvé le test de d-sang très respectueux de l’ouvrage. (Et soulevait le potentiel du système malgré ses failles)

    Bref, je tenais à vous féliciter, autant je suis très souvent frustré par la pauvreté des réflexions et analyses de certains podcast, autant le votre me fait toujours réfléchir et me pousse à découvrir de nouveaux jeux et système et à aller plus loin en tant que mj. Encore merci.

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